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Dédié à ceux qui aiment lire, aux livres de tous horizons, aux plumes de toutes inspirations, ce blog publie régulièrement quelques mots, sur ... un bouquin. Quelques livres de psycho mais aussi des romans de train, savourés pendant de longues heures passées dans le transilien, voilà ce que vous y trouverez.


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A bientot et bonne lecture. Anne-C



mardi 4 septembre 2007

M.CROZIER - La crise de l'intelligence

La crise de l’intelligence Essai sur l’impuissance des élites à se réformer

Michel CROZIER avec Bruno TILLIETTE
Interéditions, 1995
ISBN 2-02-032906-9
200 pages



Résumé

1ère partie

Au travers de son expérience politique, CROZIER explique comment la mode des réformes a été conduite à l’échec. Attaquant dans un premier temps l’inefficacité de l’emploi de stratégies et du raisonnement en politique, il remet en cause les moyens utilisés et légitimés par le suffrage universel, c’est-à-dire le pouvoir hiérarchisé de l’Etat et l’enthousiasme des foules. De ce point de vue, il critique l’élitisme du pouvoir décisionnel qui ne tient pas compte des réalités et des évolutions de l’économie et de l’activité en France.

Ainsi, la centralisation du système en France n’est plus un mode de fonctionnement adapté. La décentralisation par la responsabilisation locale tentée par le gouvernement socialiste a accentué la confusion en essayant de recouvrir un passé de déresponsabilisation.

La formation des élites est constituée du même flou, l’université dispersant l’étudiant dans les incertitudes alors que les écoles focalisent l’anxiété sur l’utilité de l’épreuve. CROZIER parle de « faiblesse de l’esprit généraliste » qui ne prépare pas au métier. Il préconise l’apprentissage de la maîtrise de la complexité des activités et des relations humaines, mais aussi de la liberté de choix et ses conséquences telles que la responsabilité et la capacité à assumer.

En résumé, la volonté de réforme échoue parce qu’elle n’est pas basée sur l’analyse des problèmes mais sur la recherche des solutions. Or la solution est dans la compréhension des problèmes. Pour pallier à cela, il faudrait améliorer la qualité de l’écoute de la part des politiques afin qu’ils prennent conscience des différentes réalités et de la manière dont elles sont vécues. CROZIER critique l’utilité des sondages dans le sens où ils se constituent comme la réponse au besoin d’écoute alors même qu’ils ne sont que l’expression des besoins et des volontés des français, et non l’image de leur quotidien et le fonctionnement de leur activité. Il évoque le risque de manipulation qu’il existe dans l’arrogance de la parole sans écoute, communication tellement enseignée.

En matière d’écoute, CROZIER évoque l’ « écoute en profondeur » dont le but n’est pas d’arriver à un « consensus mou » mais de faire émerger les problèmes et les conflits. Néanmoins la parole ne doit pas amener à la transparence car celle-ci signe la fin de la liberté de chacun. Le consensus en France est le maître mot de la recherche de solutions au conflit. Par ailleurs, la primauté de l’intérêt général sur l’intérêt particulier néglige l’investissement dans la connaissance des systèmes humains.

D’autre part la résolution de problème tient en compte la question de la mise en application des solutions. Très souvent les solutions évoquées sont rationnelles et brillantes mais pas applicables sans remettre en cause le système et son fonctionnement général.


2ème partie
Sous forme d’entretien avec Bruno Tilliette

Ces résolutions sont applicables dans le cadre de la problématique de changement. 3 leviers sont utilisables :
- l’intervention directe de l’ « homme-problème » (faire évoluer l’institution dans le court terme en ne s’intéressant qu’au problème en ne cherchant pas d’explication scientifique dans une discipline ou une autre)
- la formation des grands dirigeants et des cadres à un mode de raisonnement nouveau
- l’investissement pour transformer les institutions intellectuelles

Exemples de la crise de la SNCF (fin des années 80) et de l’intervention à Air France (début années 90)

Explication des raisons pour lesquelles le modèle n’est pas applicable dans une institution telle que l’Education nationale : fractionnement des directions techniques empêchant l’action transversale.

Les problématiques du changement visent à surmonter des contradictions et pour cela, 2 solutions : la crise (le choc) ou la formation des élites à raisonner autrement. Ce raisonnement nouveau s’organise en 4 temps :
1. la rationalité limitée : elle élabore des critères inconscients et rationnel qui sont à l’origine du choix de la solution envisagée comme la plus satisfaisante. Perspective ouverte dans le sens où les critères sont discutables.
2. nouvelle conception du pouvoir, fondée sur la relation et non sur l’accaparement, dans laquelle existe la coopération, lieu du conflit
3. construction d’une organisation, fondée sur des jeux de pouvoir, qui expérimente des stratégies rationnelles et non rationnelles pour trouver celle qui est bonne pour elle
4. compréhension des jeux par des entretiens sur la résolution de problèmes au quotidien

Dans le cadre des suggestions qu’il fait pour réformer les élites, CROZIER propose 3 ouvertures possibles. La première, la création d’ensembles universitaires de haut niveau dans lesquels les candidats entreraient sur sélection par dossier et entretien d’évaluation des capacités intellectuelles et humaines. La deuxième serai l’introduction d’une possibilité de se re-former après plusieurs années d’expérience en fonction de la qualité et du domaine du travail effectué, en une année qui serait l’occasion de mettre en débat l’expérience et la possibilité d’accéder à des fonctions plus élevées. La troisième ouverture serait rendre obligatoire une partie des études à l’étranger.

Pour conclure, l’auteur cherche à instaurer une intelligence qu’il qualifie de sociétale (≠ sociale) et humaine qui prend en compte l’homme intégré dans la société.

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